La photographie

                        

à la chambre

à la boîte à thé

aux petits pois

à Berck-sur-mer

en noir & blanc

en Grèce

à l'amour

en couleur

jadis

au petit matin

entre chien et loup

en 4x5, en 24x36

en 4x4 et en 6x6

au mètre

à voir

à revoir

à suivre

 

    Au départ il y avait le besoin d'habiter le négatif, de saisir l'immuable, de s'arrêter, poser la chambre et exposer pendant longtemps comme si une telle exposition était capable d'abraser la réalité jusqu'au fond en ne laissant que l'essentiel. Cette série en devenir s'appelle LES INSTANTANÉS DE L'ÉTERNITÉ et est présente ici dans l'onglet Les sténopés semi-urbains.
    Une si longue exposition rend la composition de l'image imprévisible ; les passants, le vent qui souffle, le monde qui bouge et remue, tous ces éléments sur lesquels on n'a pas de prise en dehors du studio font un va-et-viens devant l'appareil, certains curieux s'arrêtent en me regardant faire ou plutôt ne pas faire – attendant, quoi ?, et par la augmentent leurs chances d'apparaître sur l'image de manière plus ou moins fugitive.

 

    La camera obscura exige un travail de fond tout à fait différent de celui dont on est habitué après des années de prise de vue avec un reflex. Un angle large, une longue exposition, un film 4x5 inch comme support – ces éléments imposent une mise en retrait par rapport à la scène photographiée, une réflexion sur le sujet et ce qu'on saisi en sachant que la scène qui se déroule sous nos yeux ne sera pas prise telle que nous la voyions mais avec un décalage aussi bien du temps que du mouvement. Il se peut, une fois notre matériel posé par terre, l'appareil chargé de son unique film et nous voilà prêt à saisir l'insaisissable, que la scène ne représente plus du tout le même aspect, le soleil s'est couvert, il s'est mis à pleuvoir, il n'y a plus personne et de tout façon ce qui nous a intéressé tant s'est envolé.

    Cet appareil demande un détachement de la réalité immédiate, un retrait intérieur et une sorte d'accord de photographier l'imprévisible puisque il n'offre aucune possibilité de visionner à l'avance ce qu'on prend en photo. Bien sur, ce dernier élément est tout à fait corrigible car le travail avec les polaroïds permet d'avoir une idée du champ sur lequel on agit.

    Il y a des endroits plus ou moins photogéniques du point de vue de la camera obscura. Les caractéristiques de l'appareil agissent sur le choix des lieux et des sujets, c'est pour cela que la série en cours travaillée à Athènes sur les monuments antiques revêt pour moi une telle importance. Il y a un réel travail sur le temps à faire, au propre et au figuré.